Que la mort soit un événement naturel, au bout du chemin de chacun, de tout nouvel être qui naît, est une réalité incontournable… Mais au bout du chemin, pas au début. Sinon où est le chemin ?
Pleurer les enfants qui ne sont pas nés vivants, c’est reconnaître qu’ils ont existé. Et pas seulement dans le cœur ou dans l’imaginaire. Mais concrètement et réellement. Leurs corps ont pris corps dans un corps. Ils ont eu une vie, une courte vie, certes, mais une vie. Cette épreuve du deuil anténatal ou périnatal façonne notre couple, notre famille et notre vie. La cicatrice de la blessure est là, pour toujours, mais la vie se construit avec elle.
Et comme le cite Vaclav Havel : « L’espoir est un état d’esprit… C’est une orientation de l’esprit et du cœur. Ce n’est pas la conviction qu’une chose aura une issue favorable, mais la certitude que cette chose a un sens, quoiqu’il advienne. »
Chers A. et M., vous m’avez fait confiance pour vous guider dans cette petite cérémonie mais grande de sens pour dire adieu à votre fils. Sa vie n’aura duré que quelques mois, uniquement dans le secret du ventre de A. et même si M. a pu le prendre dans sa main, son âme était déjà partie au pays des enfants-étoiles. Et malgré le fait qu’il n’a pas eu le nombre de semaines légales pour être reconnu officiellement, vous lui avez donné un prénom et il aura sa petite tombe au cimetière car vous ressentiez le profond besoin de laisser une trace de son passage sur Terre comme le montre la petite empreinte de son pied car ce sont des pieds minuscules qui font les empreintes les plus profondes dans notre cœur.