Renaître après l’épreuve

Comme tout un chacun, je dois vivre avec les directives mises en place pour lutter contre le COVID19 et comme pour beaucoup d’indépendants, mon activité est fortement limitée. Alors je profite de ce temps pour prendre soin de moi et pour faire du rangement dans mes documents. Depuis presque 20 ans, j’ai gardé certains articles de Rosette Poletti publiés dans le journal « Le Matin Dimanche ». Je me suis dit que je pourrais publier ceux en lien avec mon activité. C’est donc en accord avec Rosette Poletti et la rédaction du journal que je vous propose ces différents thèmes.

Pour commencer cette série, je fais le choix de prendre un article qui parle de « renaître après l’épreuve » qui est plus que jamais d’actualité car nous sommes tous touchés d’une manière ou d’une autre par la pandémie qui touche actuellement notre planète! Comment allons-nous nous relever ? Je ne le sais pas… mais comme dans la majorité des situations, l’énergie de vie est plus forte que tout et nous sommes capables de résilience et comme le dit Martin Gray dans « Le livre de la vie » :

Ne pas s’incliner devant ce qu’on appelle le destin.
Prendre dans l’événement qui nous frappe ce qui est une poussée de force pour nous, pour les autres.
Ne pas subir ce qui paraît nous écraser. Mais au contraire tenir à pleines mains cette dalle qui est pour nous, la soulever à bout de bras.
Vouloir le faire.
Vouloir rejeter cette lourde dalle pour voir enfin son ciel.
Et chacun de nous peut voir son ciel.
La vie : chacun de nous en fait une expérience nouvelle, personnelle. Et de notre expérience, dure ou douce, l’homme doit tirer du bien.
Il n’y a pas d’événement qui soit vain dans la vie.
Pas de jour, pas d’épreuves qui soient inutiles. A condition qu’on ne les contemple pas, fascinés, immobiles comme l’est une proie d’un serpent, mais qu’on se serve d’eux comme un appui pour aller plus en avant.

Prenez bien soin de vous…

RENAÎTRE APRÈS L’ÉPREUVE

Article paru dans Le Matin Dimanche du 4 avril 2010

« J’ai l’impression que la vie est une longue suite de pertes. »

Tant d’humains souffrent parce qu’ils traversent des pertes de toutes sortes. La perte et le deuil sous toutes leurs formes sont des expériences universelles. Qu’il s’agisse du décès d’êtres aimés, de divorces, de ruptures, de maladies ou de handicap, de faillites, d’échecs, de dégradation de la santé due au vieillissement, tous les humains connaissent des pertes.

Pourtant, on n’aime pas en parler, notre société adule les gagnants et rejette les perdants. En réalité, l’un ne va pas sans l’autre : chaque gain suppose une forme de perte et chaque perte peut déboucher sur une forme de croissance qui peut représenter un gain. Chacun de nous cherche un chemin pour mieux vivre tout ce que l’existence apporte de défis, de difficultés, de pertes. À un moment ou à un autre nous cherchons des réponses à nous « pourquoi ? ».

Une foi vivante, une spiritualité vécue, peut apporter certaines réponses et surtout un sens, une direction à trouver. Il y a aussi un travail personnel à accomplir, des décisions à prendre et des aptitudes à développer.

Cinq compétences à développer pour mieux vivre les pertes :

Vivre pleinement ici et maintenant :

Depuis le fond des âges, les sages de toutes les traditions nous invitent à habiter l’instant présent, à être éveillés, vigilants. La vie, c’est ici et maintenant ! C’est être pleinement avec ceux qu’on aime pendant qu’ils sont vivants, c’est jouir de la santé pendant qu’on l’a, c’est éviter de ressasser le passé, de s’angoisser pour l’avenir, c’est éviter les regrets inutiles.

Il n’existe aucune recette miracle pour y parvenir, mais cela s’apprend, il s’agit de le décider chaque matin. On peut s’aider en pratiquant la méditation, la respiration consciente, en faisant silence en soi.

Le philosophe Ken Keyes recommandait d’apprendre par cœur la phrase suivante et de la répéter au moindre signe d’irritation ou d’anxiété pour trouver le calme intérieur : « J’ai tout ce qu’il me faut pour être bien ici et maintenant, sauf si je laisse ma conscience être gouvernée par un passé mort ou un futur imaginaire ! »

Finir l’histoire réellement ou symboliquement :

Nous vivons tant d’histoires inachevées ! Nous n’avons pas pu partager notre ressenti. Nous abritons de la rancune, de l’amertume, du ressentiment. Nous n’avons pas pu dire « adieu » à une personne aimée, avons manqué une opportunité, rompu des liens importants. Il y a en nous, émotionnellement, comme un abcès qui n’est pas vidé ou une blessure non cicatrisée.

Il est alors essentiel de finir l’histoire ! On peut le faire en écrivant une lettre qu’on brûlera ensuite – à la personne concernée (même si elle est décédée) pour lui exprimer toute sa colère, toute sa déception, ou en accomplissant un acte symbolique : brûler des photos, planter un arbre, se confier à une personne neutre, etc…

Accepter de parcourir le chemin du deuil et de vivre les émotions qui y sont souvent associées :

Toute perte est douloureuse, certaines constituent des épreuves majeures. Ces bouleversements génèrent des émotions telles que révolte, tristesse, culpabilité, qu’il faut accueillir et accepter. Plus on les accepte, mieux on se remet de ces pertes. Il s’agit simplement de s’accepter comme on est, de prendre soin de soi, de partager ce que l’on vit avec une personne capable d’écoute et d’être patient avec soi-même.

Accepter ce qui est sans culpabiliser et sans ressasser :

L’une des raisons majeures de nos souffrances, c’est notre incapacité à accepter la réalité, notre acharnement à vouloir que les circonstances soient différentes de ce qu’elles sont et que les gens agissent autrement qu’ils le font. Nous nous accrochons à nos illusions, à nos révoltes, à notre façon de voir les événements, alors que le lâcher-prise, l’accueil de ce qui est et de ce qui vient permet le calme intérieur et la sérénité.

Découvrir le « cadeau » qui peut être caché dans la perte :

C’est plutôt rare que la dimension positive d’une perte apparaisse immédiatement. Pourtant l’histoire nous montre des exemples de personnes qui ont su surmonter des pertes, des échecs, des maladies et des handicaps, grandir et se développer à travers ce qui paraissait totalement négatif de prime abord.

On peut renaître après une épreuve, on peut apprendre à vivre de telle manière que les aléas de la vie ne nous détruisent pas, mais au contraire qu’ils nous rendent toujours plus ouverts et plus centrés sur l’essentiel.

Les cinq points précités sont des repères, des éléments qui permettent de vivre plus pleinement, quel que soit le chemin à parcourir.

À méditer : « La vie est un cadeau et ce que vous en faites est votre affaire. Soyez reconnaissant pour ce cadeau et utilisez-le pour votre bien et celui des autres humains. » Karen M. Haughey

 

Rosette Poletti et Barbara Dobbs

 

À lire :

« Ces crises qui nous font naître »
Thérèse Glardon, Ed. Labor et Fides, 2009

« Revivre après un choc – Comment surmonter le traumatisme psychologique »
Dr. Aurore Sabouraud-Séguin, Ed. Odile Jacob, 2006

« Accepter ce qui est »
Rosette Poletti et Barbara Dobbs, Ed. Jouvence, 2005

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