Voilà 8 ans, que je suis officiante de funérailles laïques dans un canton encore très ancré dans la tradition avec l’église catholique toujours autant réfractaire à l’ouverture et me refusant toujours l’accès à ses édifices même pour les personnes qui ne sont « pas sortis » de l’église et qui ont toujours payé leur impôt ecclésiastique! Pourtant, dans mes souvenirs de catéchisme et dans mon ancienne vie où j’étais très engagée, j’ai toujours appris que Jésus-Christ accueillait tout le monde en son église et ne fermait la porte à personne… L’église catholique me refuse la possibilité d’officier mais en même temps, elle s’approprie le mot « laïc » semant la confusion dans l’esprit des gens.J’avais d’ailleurs écrit en 2020 un courrier à l’Évêque du diocèse afin d’avoir un dialogue avec lui mais je n’ai jamais reçu de réponse à ma lettre…
La définition du mot laïc signifie: qui n’appartient pas au clergé ni à un ordre religieux. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions.
Donc, en espérant qu’un jour, les mentalités évoluent, nous trouvons avec les familles d’autres moyens de rendre hommage à leurs proches. J’ai bien sûr la chance de pouvoir officier dans certaines chapelles funéraires mais pas tout le monde veut venir à Granges-Paccot ou à Payerne. Les gens aimeraient que leur cérémonie puisse avoir lieu dans leur commune de vie. Il y a aussi toujours le problème du nombre de personnes, alors les familles choisissent des cérémonies en présence de l’urne et même en l’absence du corps. Et pour cela, heureusement que j’ai une belle collaboration avec les pompes funèbres qui m’aident toujours à trouver des solutions…
Ce matin, le cercueil de la défunte a été amené à la maison pour la cérémonie. Un moment remplit d’émotion entourée de ses enfants, petits-enfants et de ses amis les plus proches…
