La colère

Voilà bientôt une année que notre vie est chamboulée par le COVID. Je ne sais pas comment nous nous relèverons de cette épreuve mais j’ai confiance en l’humain et à la force de vie qui nous habite.

Mais aujourd’hui, j’ai une pensée particulière pour toutes les familles qui ont perdu un être cher durant cette période et plus particulièrement pour les personnes qui n’ont pas pu accompagner les derniers mois, semaines ou jours de vie de leurs proches parce que nous avons été privés de l’accès aux EMS et hôpitaux.

On pense toujours que le deuil ne serait fait que de tristesse mais on constate que la colère, la révolte ou le ressentiment ont aussi leur place, même si ce ne sont pas des étapes « obligatoires » du processus de deuil. Elles sont tout à fait légitimes et ont leur raison d’être surtout en cette période liée à la pandémie qui peut être ressentie comme une injustice. Il est important de les accueillir et de les exprimer afin qu’elles ne bloquent pas le processus ou qu’elles se transforment en somatisation. Parfois, la parole et le partage ne suffisent pas. On a besoin de hurler sa peine, d’exprimer toute sa colère.

Alors comment extérioriser cette douleur qui nous bouffe à l’intérieur ? Cette amertume qui nous consume ? Comment retrouver la paix dans notre cœur ?

Voici quelques pistes qui peut-être vous apaiseront. Je les ai toutes testées à un moment ou un autre afin de me libérer des colères que me provoquaient toutes les injustices ressenties au cours de ma vie…

Je vais vous partager que celles qui sont « politiquement correctes » 😉

Parfois, la douleur de la colère est tellement grande, qu’elle nous met sous pression telle une marmite à vapeur ! Et, afin d’éviter qu’elle explose, il faut libérer cette pression et un des meilleurs moyens est le cri ! Mais où pouvez-vous hurler sans que les voisins appellent la police ?

  • Vous pouvez le faire dans votre voiture mais il faut rester vigilant car il peut arriver que l’on perde le contrôle et le but n’est pas d’avoir un accident.
  • Vous pouvez également vous rendre dans la forêt à un moment de la journée où vous risquez le moins de rencontrer du monde, comme tôt le matin et je peux vous garantir que cela fait un bien énorme ! Car, vous êtes en contact avec la nature et l’énergie dégagée par les arbres. Et le meilleur moment, c’est lorsque vous aurez choisi le bâton qui vous servira pour frapper sur une souche. Cette souche, vous allez imaginer que c’est la personne ou l’événement responsable de votre colère. Vous pouvez crier tout ce que vous avez sur le cœur en tapant de toutes vos forces. Pour ma part, j’ai tellement frappé que j’en ai eu mal aux bras pendant 3 jours mais qu’est-ce que cela m’a libéré et l’avantage, c’est que la personne concernée ne va pas pouvoir porter plainte contre vous.

Une fois la pression libérée, il y a plusieurs autres façons d’extérioriser sa colère :

  • Prendre rendez-vous avec l’institution que vous estimez responsable afin de leur faire part de votre désarroi. Vous pouvez également leur écrire un courrier mais tout en restant conscient que vous ne recevrez pas forcément les réponses que vous espériez et que cela pourrait encore plus entretenir votre colère.
  • Pour ma part, le meilleur moyen, est la lettre à brûler. Cela consiste à écrire tout ce que vous avez sur le cœur, même en utilisant des « noms d’oiseaux » puis de brûler le papier car le feu est purificateur.
  • Il y a aussi la technique du bonhomme allumette de Jacques Martel.
  • Trouver dans votre entourage, une personne de confiance avec qui vous pouvez parler et qui est prête à vous écouter sans chercher des solutions à votre place.
  • De prendre rendez-vous chez un (e) professionnel (le) qui vous accompagnera sans jugement dans votre cheminement.

Vider votre colère, vous permettra de mieux accepter la réalité afin de cheminer sereinement dans votre processus de deuil.

Le président de la Confédération appelle à une minute de silence le 5 mars à midi pour toutes les personnes décédées du COVID. Pour ma part, j’allumerai les bougies de mon cœur pour toutes les personnes qui ont perdu un (e) proche depuis mars 2020, COVID ou pas et qui n’ont pas pu lui dire au revoir comme elles auraient tant aimé le faire…

Prenez bien soin de vous…

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